260- POETESSE

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Marina TSVETAÏEVA 1892-1941

Est un des Poètes les plus originaux de la langue russe du XXem siècle. Son père professeur d'histoire de l'art fonda le Musée Alexandre III, actuellement musée Pouchkine. Elle eut une vie trés mouvementé qui la conduisit à travers l'europe, elle apprend pendant ces voyages l'italien, l'allemand et le français. Marié avec un éléve officier en 1912 nommé Efron, cela ne l'empêche pas d'avoir de nombreuses relations amoureuses dont une avec la poétesse Sophie Parnok. Cette liaison est évoquée dans le recueil " l'Amie ". Elle eut plusieurs enfants, dont une fille, Irina, envoyée en orphelina au début de la révolution, qui y mourra de faim. Aprés avoir mal vécu cette révolution, en 1925 la famille s'exile à Paris pour 14 ans, ou elle écrit ses poèmes dans notre langue. Elle revint en Russie en 1939 ou elle est trés mal reçue, sa soeur et son mari sont arrétés pour espionnage. Efron fut fusillé en 1941. Tsvetaïeva et son fils sont évacués à Lelabouga en Tatarie. Perdue la-bas, elle se pend le 31 aout 1941.

Ah! les vains regrets de ma terre,
M'ont révélé tous leurs secrets !
Je suis, en tout lieu, solitaire,
Peu m'importe où je dois errer...

Portant mon sac, je rentre encore
Du marché le long des bâtisses,
Vers une maison qui m'ignore
Comme une caserne, un hospice...

Mais peu m'importe de connaître,
Pauvre lionne hérissée,
Tous les milieux d'où je vais être
Infailliblement évincée.

N'étant plus de ma langue éprise,
Et sourde à son appel lacté,
Ne pouvant plus être comprise,
Je vois des mots la vanité.

Ma voix montant du fond des âges,
Tu ne liras pas mes feuillets,
Lecteur de pages et de pages,
Lecteur de tonnes de papier !

L'arbre qui, seul, pousse à l'écart
Ne rejoindra l'allée jamais,
Et rien ne peut plus m'émouvoir
De ce que j'ai le plus aimé.

Paris, 15mars 1939

" Extrait de l'anthologie de la poésie russe "
                                     (écrit en français)

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Comments

[Maryse]

j'aime beaucoup ce texte, il est très dense et parle magnifiquement bien de la solitude d'un être déraciné, qui a du certainement beaucoup souffrir, mais aussi beaucoup réfléchi à ce qui compte vraiment. je vais comme Nicole chercher à la connaitre plus. merci pour cette découverte.

[marius nightmare]

Un pti coucou en passant, je repasserais pour lire plus en avant cet article ;)

[nicole]

Merci de nous la faire découvrir, je ne la connaissais pas, je vais rechercher ses oeuvres.

Bisous

[laurence]

Ce poème est plein de tristesse!
Gros bisous Colette

[choupie]

Elle n'a pa eu une vie bien facile et cela
se ressent dans ce poème.
Bisous